Grandes fortunes : les critères de classement varient entre « Capital » et « Challenges » | Le Monde

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Dès sa publication, il y a eu contestation. De l’aveu même de l’hebdomadaire, le palmarès publié mercredi 10 juillet par Challenges sur les 500 premières fortunes françaises a ainsi été critiqué par le Bordelais Jean-Michel Cazes : « Le marché des grands vins de Bordeaux est très volatil et les transactions sont très rares. Le chiffre de 260 millions que vous proposez me paraît très exagéré et sans rapport avec nos résultats financiers. »

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Le même jour, une critique a surgi chez son concurrent Capital qui a, à son tour, publié son palmarès baptisé « le vrai top 50 des riches Français ». Un classement qui intègre au patrimoine… les dettes des nominés. Ces différences n’excluent aucune des personnalités classées par les deux magazines aux dix premières places, mais enclenchent un jeu de chaises musicales.

Lequel fait rétrograder Bernard Arnault de la première à la quatrième position, derrière les Mulliez, Liliane Bettencourt et, précise Capital« les familles propriétaires d’Hermes dont il voulait s’emparer ». Alors que la fortune du milliardaire-collectionneur est estimée par Challenges à 22 milliards d’euros, il en possèderait en fait quatre de moins. « Son endettement important et la participation de sociétés minoritaires diminuent sa fortune apparente », explique encore le mensuel.

DIFFÉRENCE DE MÉTHODE

Autre « repris de classement », François Pinault ne serait pas à la tête de 11 milliards d’euros, mais de « seulement » 6,8 milliards. Vincent Bolloré aurait lui 5,16 milliards d’euros et non 8 milliards car, « grâce à ses filiales, le Breton contrôle son empire avec peu d’apports et beaucoup de dettes ».

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Cette importante correction permet à Xavier Niel (actionnaire du groupeLe Monde), de le doubler. Le patron d’Iliad, qui ne perd que 500 000 euros d’un classement à l’autre, y entre à la dixième place chez Challenges, à la neuvième chez Capital.

L’explication : la différence de méthode. « Pour établir nos calculs, nous sommes allés beaucoup plus loin que les analyses habituelles », expliqueCapital. « En fouillant les centaines de documents comptables des multiples sociétés des riches, nous avons exhumé des participations cachées qui accroissent leur patrimoine, mais aussi beaucoup de dettes qui le diminuent. »

Chez Challenges, on nuance la méthodologie adoptée par Capital en expliquant que « depuis 18 ans, nous avons décider de ne pas intégrer les dettes dans le calcul des fortunes, pour la simple et bonne raison qu’on ne peut pas traiter les 500 classés de la même façon. Certains groupes, comme Chanel, ne publient en effet pas leurs chiffres d’affaires, ce qui rend impossible de connaître avec certitude leurs dettes ».