Le 18 décembre 2012
Les 0,01 % les plus riches ont gagné 100 000 euros de revenus annuels supplémentaires entre 2004 et 2009. Un gain équivalent à huit années de Smic…
L’évolution des hauts revenus est mal connue. Pour l’Instant, l’Insee ne diffuse de données que pour l’intervalle 2004-2009. On en sait un peu plus grâce aux travaux des économistes Thomas Piketty et Camille Landais, mais beaucoup reste à faire dans la connaissance du haut de la distribution.
Evolution à court terme et moyen terme
L’évolution des niveaux de vie
Entre 2004 et 2009, les 0,01 % les plus riches ont vu leur revenu annuel (salaires et revenus du patrimoine compris) s’accroître de 18 %, soit de 100 000 euros (données avant impôts), passant de 552 400 à 651 300 euros : une augmentation équivalente à plus de huit années de Smic… Et encore, il s’agit de la frontière (revenu minimum) des 0,01 % et non du revenu moyen de cette tranche, encore bien supérieur… A noter tout de même qu’il s’agit de données avant imposition.
Les 1 % les plus riches ont engrangé beaucoup moins, mais leurs 6 200 euros (+8 %), représentent tout de même la valeur du travail de plus de six mois d’un smicard. En même temps, la moitié de la population a obtenu 1 200 euros supplémentaires au cours de ces quatre années (+7 %).
La part des revenus déclarés par les plus aisés est passée, entre 2004 et 2009, de 1,7 % à 1,9 % pour les 0,1 % les plus riches, de 4,8 % à 4,9 % pour les 0,9 % suivants alors qu’elle a stagné pour le reste de la population (72,6 % en 2009 contre 72,8 % en 2004).
Depuis 2008, la crise financière a fait lourdement chuter les revenus du patrimoine, il est fort probable que l’évolution des hauts revenus soit, même si elle reste bien supérieure au commun des mortels, moins avantageuse. Mais on ne peut encore en dresser le bilan.
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L’évolution des salaires
Entre 1996 et 2008, la part dans la masse salariale des 1 % des salariés à temps complet touchant la rémunération la plus élevée au sein du secteur privé est passée de 5,5 % à 6,9 % (voir graphique ci-dessous). Les salaires perçus en moyenne par les 1 % des salariés les mieux rémunérés ont augmenté beaucoup plus rapidement que ceux des autres salariés.
Selon l’Insee, les 132 000 personnes représentant les 1 % des salariés à temps complet les mieux rémunérés ont touché en moyenne en 2008 un salaire brut de 221 400 euros. Les 10 % des salariés les mieux rémunérés percevaient un salaire de 73 800 euros (trois fois moins), tandis que le salaire moyen de l’ensemble des salariés du privé s’élevait à 33 010 euros (sept fois moins).
Evolution de long terme
Comme le montrent les données publiées par le chercheur Camille Landais, la part du revenu national détenue par les 1 % les plus riches est en nette augmentation depuis le début des années 1980. Elle est passée de 7 % en 1981 à 9 % en 2006, avec une baisse assez nette entre 1988 et 1996.
Article original sur le site de l’Observatoire des inégalités.
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