Le Figaro | Par Fabrice Nodé-Langlois | Publié
La France obtient d’«excellents résultats» dans l’«indicateur du vivre-mieux» qui compare les 34 pays de l’OCDE sur l’emploi, le logement, les revenus mais aussi les liens sociaux ou la satisfaction personnelle.
Dans l’Hexagone en récession, les Français, plus pessimistes que les Afghans et les Irakiens à en croire un sondage Gallup qui avait fait date, ne sont finalement pas si malheureux que cela. La France figure même «parmi les pays les plus performants sur de nombreux critères de l’indicateur du vivre-mieux». Telle est la conclusion de l’OCDE, qui publie ce mardi la troisième édition de ce classement original. Ce Better Life Index ou BLI, selon l’acronyme anglais, combine onze critères, certains calculés sur des statistiques objectives, portant sur le logement, le revenu ou l’emploi ; d’autres fondés sur des indices subjectifs comme l’autoévaluation de la santé, les «liens sociaux» ou la «satisfaction».
Les statisticiens de l’OCDE ne livrent cependant pas de classement général qui combinerait les onze critères. Car une fois les données publiées sur le site de l’OCDE, chaque internaute peut modifier le classement, d’un simple glissement de souris, en accordant plus ou moins de poids à tel ou tel critère. Dans l’édition 2012, parmi les citoyens de 34 pays de l’OCDE plus le Brésil et la Russie, les Australiens apparaissent néanmoins comme les plus heureux, et les Turcs les moins heureux. Les Français arrivaient en 18e position sur 36, la place médiane, juste derrière les Allemands. Mais cette hiérarchie tient compte de la pondération attribuée par les internautes à chaque critère.
La France championne pour les loisirs
Dans le détail, cette année, la France se classe 10e pour le logement et 11e pour le revenu. Sans grande surprise elle arrive 6e pour… le temps consacré aux loisirs, les Danois étant champions en la matière. S’agissant de la sécurité (critère calculé en combinant les taux d’agressions et d’homicides), la France arrive en 14e position.
Pour l’indicateur subjectif de la «satisfaction à l’égard de la vie», finalement, on retrouve le pessimisme français souligné dans plusieurs enquêtes d’opinion puisque l’Hexagone affiche la 21e position, juste derrière l’Allemagne. Les moins satisfaits sont les Hongrois et les Portugais, les plus satisfaits les Suisses et les Norvégiens. Cependant, malgré ce score peu élevé de la France, 83% des Français interrogés par l’OCDE «indiquent vivre plus d’expériences positives au cours d’une journée moyenne (sentiment de repos, fierté d’avoir accompli quelque chose, plaisir, etc.) que d’expériences négatives (douleur, inquiétude, tristesse, ennui, etc.)».
La création de cet «indicateur du vivre-mieux» par l’OCDE s’inspire de travaux dans la mouvance du Nobel d’économie Joseph Stiglitz qui cherchent à pallier les insuffisances du PIB, thermomètre de la richesse, impropre à mesurer le bien-être d’une population. Le BLI est à l’OCDE ce que le «bonheur national brut» est au petit royaume himalayen du Bhoutan.
Article original sur le site du Figaro.