Extraits de « L’inexorable descente aux enfers du système de santé de la Grèce », Le Monde, 26 novembre 2012.
Faute de moyens financiers et matériels, des médecins « jouent à Dieu », et laissent leurs patients. Les employés sont encore en poste, par chance, mais tout manque : gants en latex, compresses, réactif pour les examens sanguins, cathéters, papier radiographique, etc. Depuis 2009, les dépenses publiques dans le domaine de la santé ont subi une diminution de 32 %. Les patients se voient demander des paiements forfaitaires puis des participations variables aux frais médicaux. Les chômeurs ne sont plus couverts un an après la perte de leur emploi, et doivent s’acquitter de la totalité des frais médicaux. Les unités de soins intensifs sont débordées. Prévue pour accueillir les migrants de passage, l’antenne de Médecins du monde est débordée, elle parvient à peine à soigner les petites pathologies des habitants de la ville. Plus grave encore : l’apparition de la malnutrition, et le retour de maladies oubliées, le paludisme, la tuberculose. L’État doit près d’un milliard d’euros aux laboratoires, les caisses d’assurance-maladie ne remboursent plus les pharmaciens, qui ne délivrent plus de médicaments. Les patients doivent avancer les frais, sans espoir d’être remboursés. Les médecins reconnaissent la gabegie d’avant la crise. En 2009, il y a quatre ans à peine, l’OCDE jugeait le système de santé grec « relativement efficace »…
Article intégral : Grèce _ l’inexorable descente aux enfers du système de santé | Le Monde