Blog Objectif Chancellerie | 22 mars 2013
A Bonn, le 5 mars. Wolfgang Rattay/Reuters
A l’heure où les pays latins critiquent volontiers l’égoïsme de la riche Allemagne, la Bundesbank a publié ce jeudi une très intéressante étude (disponible en allemand et en anglais) sur le patrimoine des ménages allemands qui pourrait jouer un rôle non négligeable dans la campagne électorale.
A Berlin, le 10 mars. Wolfgang Rattay/AFP
A la surprise des commentateurs, les Allemands possèdent en moyenne un patrimoine de 195 000 euros. Moins que les Espagnols (286 000 euros) et les Français (229 000 euros). De plus, ce patrimoine est plus inégalement réparti, car si on ne considère plus la moyenne mais la médiane (50% des ménages ont plus, 50% des ménages ont moins), le patrimoine médian est de 51 000 euros en Allemagne, contre 178 000 euros en Espagne et 114 000 euros en France.
C’est l’immobilier qui explique la raison essentielle de cette relative pauvreté allemande. Seuls 44% des Allemands sont propriétaires, contre 57,9% des Français et 82% des Espagnols. Précisons que l’étude prend en compte la valeur des biens possédés et retranche les dettes des ménages.
Cette étude confirme que l’écart entre l’est et l’ouest reste important : à l’ouest, le patrimoine moyen s’élève à 230 000 euros (légèrement plus qu’en France) et le patrimoine médian à 79 000 euros alors qu’à l’est, ces chiffres sont respectivement de 68 000 euros et de 21 000 euros. Vingt ans n’ont donc pas suffit à véritablement unifier le pays, sur le plan patrimonial en tout cas. Par ailleurs, la richesse allemande est très concentrée : les 10% des ménages les plus riches (ceux qui possèdent plus de 440 000 euros) détiennent 60% de la richesse privée. Si l’on prend le coefficient de Gini qui mesure les inégalités (le zéro étant l’égalité absolue et le un l’inégalité maximale), l’Allemagne affiche un taux de 0,78, moins que les Etats-Unis (0,85) mais davantage que la France (0,76).
Article intégral sur le site du Monde.