Les inégalités de salaires ont diminué en France entre 1967 et 2009, contrairement à l’évolution observée dans la plupart des pays développés, sous l’impact notamment de la hausse du smic, selon une étude publiée mercredi par l’Insee. L’écart entre les 10 % de salaires les plus élevés pour les hommes travaillant à temps complet dans le secteur privé et les 10 % les plus bas est ainsi passé sur la période de 3,5 à 3,0. Cette évolution est due avant tout aux plus basses rémunérations, l’écart qui sépare le décile médian des salaires des 10 % les plus bas se contractant plus fortement que celui qui sépare les 10 % les plus hauts du décile médian. L’Insee identifie plusieurs facteurs derrière ce mouvement. D’un côté, l’élévation générale du niveau d’éducation l’a sans doute freiné, l’étude montrant que les disparités salariales auraient plus baissé à structure identique de diplômes. De l’autre, la baisse globale a été alimentée par une réduction des disparités de salaires à la fois entre groupes de diplômes et au sein même de ces groupes, surtout pour les salariés peu expérimentés. La hausse du salaire minimum, les conséquences sur la fixation des salaires de la hausse du nombre de diplômés et un pouvoir de négociation des salariés plus faible en raison notamment du risque accru de chômage sont autant de pistes évoquées par l’Insee pour expliquer cette baisse des disparités.
L’Insee se penche par ailleurs sur l’emploi des 55 ans et plus, une catégorie où la France connaît un taux d’activité (rapport entre le nombre de personnes en emploi ou chômage et la population totale de la catégorie d’âge) qui reste très faible même s’il a progressé ces dernières années. Ce taux d’activité s’élevait à 69 % pour les 55-59 ans en 2011, soit 17 points de moins que pour les 50-54 ans, contre une différence de 14 points pour la moyenne de l’Union européenne.