Le Figaro | Mis à jour
INFOGRAPHIE – Fin 2012, le patrimoine financier de nos voisins belges était de près de 100 milliards d’euros. Ils possèdent les économies les plus importantes d’Europe, loin devant les Français et les Allemands.
Le patrimoine financier des Belges se porte bien. En fin d’année dernière, il s’élevait à 981 milliards d’euros, en progression par rapport à 2011 où il atteignait déjà 941 milliards, soit 254,7% du PIB! En retirant le passif (emprunts, dettes, etc.), qui était de 210,9 milliards d’euros selon le quotidien belge Le Soir , leur patrimoine net s’est élevé l’an dernier à 770,02 milliards.
D’après les données Eurostat de 2011, ce patrimoine fait des Belges les plus riches des Européens (si on ne compte pas la Suisse dont le patrimoine par habitant atteint 133.334 euros…). Ils possédaient en moyenne il y a deux ans des économies de 67.518 euros. Un niveau bien plus élevé que celui des Français (41.407 euros) ou encore des Allemands (38.702 euros). Seuls les Hollandais se rapprochent d’eux avec un patrimoine évalué à 61.219 euros en moyenne en 2011. Ce calcul ne prend même pas en compte le patrimoine immobilier qui serait évalué par la Banque nationale de Belgique à plus de 1000 milliards d’euros.
«L’État belge est pauvre»
Une explication à ce phénomène: les Belges sont parmi les meilleurs épargnants au monde. Fin 2012, ils mettaient de côté 15,6% de leurs revenus, malgré des taux d’intérêt bas. Ils ont ainsi épargné 230 milliards d’euros contre 218 milliards un an plus tôt. Un record. Les banques en ligne, qui proposent de généreux rendements, se frottent les mains: elles ont enregistré une croissance des montants placés sur leurs comptes à 8,9 milliards d’euros. Le patrimoine des Belges, constitué aussi de titres financiers, profite d’un système de taxation du capital plus intéressant qu’ailleurs. Les prix de l’immobilier, également plus doux que dans les pays voisins, permettent de moins puiser dans les économies au moment de l’achat.
Pour Étienne de Callatay, l’économiste en chef de la Banque Degroof, cette situation cache toutefois une sombre réalité: «Les Belges sont riches, car l’État est pauvre. Si l’État, durant des décennies, avait levé plus d’impôts ou dépensé moins, les Belges seraient, en tant qu’individus, moins riches», explique-t-il dans les colonnes du Soir. Pour rappel, la dette publique de l’État belge s’élève à 98% du PIB et le PIB par habitant se situe autour de 33.700 euros. Exprimé en standards de pouvoir d’achat (c’est-à-dire dans une monnaie commune qui élimine les différences de prix entre les pays), cette dernière statistique place la Belgique loin derrière le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Autriche ou encore l’Allemagne selon Eurostat.
Article original sur le site du Figaro.