Michèle Delaunay: 5,4 M€ de patrimoine | Le Figaro

Le Figaro / AFP | 15/04/2013 à 10:19

La ministre aux Personnes âgées Michèle Delaunay a déclaré pour son couple un patrimoine de 5,4 millions d’euros, portant en grande partie sur des biens hérités, un patrimoine « très important » qu’elle assume, ne s’étant « jamais vécue comme riche », mais dont l’exposition l’inquiète pour l’éventuelle incompréhension. Dans le patrimoine, révélé aujourd’hui par le quotidien Sud Ouest avant sa publication comme tous les ministres, Mme Delaunay, cancérologue et ancien chef de clinique, déclare pour son couple marié en communauté de biens 5,4 millions dont 3,1 millions d’immobilier, avec deux maisons à Bordeaux, une à Arcachon (Gironde), une à Hossegor (Landes).

Selon le détail, validé aujourd’hui par l’entourage de la ministre, il comporte aussi des éléments financiers issus de la vente d’une partie de ce patrimoine, soit 1,3 million. Un autre million correspond aux gains des deux carrières -Mme Delaunay était cancérologue et chef de clinique, son époux haut fonctionnaire. Il comporte notamment 200.000 euros de meubles et tableaux anciens, 15.000 de bijoux Selon Sud Ouest, ce patrimoine pourrait placer Mme Delaunay, qui paie l’ISF, parmi les cinq plus gros patrimoines du gouvernement. « C’est un patrimoine très important. Et difficilement compréhensible de la majorité des Français qui sont dans la difficulté », reconnait-elle dans Sud Ouest. « Sachant le contexte politique très tendu, c’est pour moi une épreuve au premier sens du terme. L’opposition ne va pas manquer de s’engouffrer dans l’image de la socialiste riche ».

Son patrimoine, explique-t-elle, est « le fruit de deux carrières professionnelles longues, de bon niveau, et des héritages issus de nos quatre parents. Il s’agit donc du bilan de deux vies. Sans enfant, qui plus est. Sans possibilité de donation, donc ». Mme Delaunay se dit émue de « devoir transformer toute une vie en éléments financiers. Alors qu’elle est tout sauf ça ».

Elle reconnait que la publication « est une marche probablement nécessaire vers une véritable bataille contre l’évasion fiscale et la fraude. Si nous ne l’avions pas franchie, dans le contexte Cahuzac, cela aurait pu paraître comme une volonté de protéger certains ». Mme Delaunay relève enfin qu’une des maisons dont elle a hérité de ses parents à Bordeaux en 1968 a vu sa valeur multipliée par 40 : « si cette déclaration peut favoriser une réflexion sur la folie immobilière, ce ne sera pas le moindre de ses effets ».